Extrait de la Thèse de Maîtrise de Sociologie Rurale
" Déclin d'une commune française - Cunfin en Champagne "
de Monsieur Claude PARIS
Dans sa thèse de maîtrise de sociologie rurale " Déclin d'une commune française - Cunfin en Champagne " réalisée sous la direction de Mesdames EIZNER et GROSHENS (Université PARIS X - NANTERRE - Sciences sociales et administration - Année 1985/1986),
Monsieur PARIS, Claude, détaille la vie associative dans le changement social, dans laquelle y est relatée ;
LA COMPAGNIE DES SAPEURS-POMPIERS
*.*.*.*.*...... Vieille institution à Cunfin, elle a toujours été entourée d'une certaine renommée et ses effectifs ne sont jamais descendus au-dessous de la douzaine de personnes. Formée de bénévoles, cette compagnie participe à des exercices inopinés, déclenchés en général le week-end, par son chef ou par le Maire. Ainsi, selon le thème choisi, le Commandant de Compagnie teste la réaction de ses hommes face à une situation nouvelle. Le matériel utilisé est modeste : un métrage important de tuyaux pour pouvoir atteindre toutes les maisons du village et une pompe (1) à moteur pour les alimenter. Celui-ci semble suffisant car l'efficacité de l'intervention est surtout due à la rapidité d'exécution et aux renforts des gens du village qui se précipitent tous pour prêter main-forte à leurs pompiers.
Depuis une trentaine d'années, on ne relève que deux ou trois feux de maisons, dont un qui a fait disparaître une valeur historique à Beaumont (le pavillon de chasse), quelques incendies de cheminées et deux incendies de forêt restés à des dimensions modestes et sans grave conséquence.
Par contre, dernièrement, un problème s'est posé qui a eu pour conséquence de créer un certain malaise au sein de l'équipe Cunfinoise : une personne disparue et recherchée par les pompiers du Canton a été retrouvée par un pompier extérieur de la Compagnie de Cunfin.
Les pompiers participent, chaque année, à un parcours sportif qui se déroule dans une localité de l'arrondissement. Nos "gaillards" ne manquent pas d'y concourir. Cette petite compétition, spécifiquement réservée aux forces du feu, permet de mettre en évidence les qualités de résistance de nos bénévoles. Les résultats sont, en général, excellents pour les pompiers de Cunfin.
Ils sont également présents le jour où une course cycliste traverse le village. Ils assurent l'ordre et la circulation aux carrefours.
Toutes ces activités font ressortir la nécessité d'un tel corps au niveau de la commune et le Conseil Municipal ne s'y est pas trompé et accorde annuellement une subvention.
Présents aux différentes manifestations, ils ont conscience d'appartenir à une équipe soudée qui se doit de suivre leur chef. Ce dernier se garde bien de donner des ordres très stricts et joue un peu sur les liens de parenté qui le relie à une majorité de ces membres. Son autorité n'est, cependant, jamais contestée et il sait mener ses hommes, ce qui n'est, pour lui, que la continuité de l'ascendance qu'il avait acquise sur ses camarades lors des jeux de jeunesse.
Ce rapide tour d'horizon sur cette association laisse, néanmoins, un petit regret. En effet, le lustre qui entourait la participation des pompiers aux cérémonies a un peu disparu. Le banquet annuel, le défilé, la fête des pompiers sont des activités qui ont disparu. La tenue est plus négligée et moins uniformisée. Il est, par ailleurs, regrettable que certains pompiers épousent les querelles villageoises, ce qui tend, parfois, à créer des situations ambiguës et complexes au sein du village.
En une certaine manière, ils ne contribuent pas, eux non plus, à l'amélioration ou à la cohésion des rapports collectifs.
Pourtant depuis ces dernières années, une tentative de regroupement a été faite avec l'organisation du ball-trap où chacun, s'il le désire, peut trouver une activité : tir à la carabine, tir à l'arc, jeu de quilles... et buvette avec merguez, saucisses grillées, le tout dans une ambiance de kermesse. Cette activité entièrement organisée par les pompiers leur rapporte un peu d'argent pour leur Compagnie. Une grande partie du village se retrouve ainsi, au milieu des champs, des plus petits aux plus grands et ceci jusqu'à la nuit tombée. ......*.*.*.*.*
(1) - cette pompe a été baptisée MARIE-LOUISE par une belle journée de 1952 du prénom de l'épouse de Monsieur Paris qui n'était encore pas Maire à cette époque.